Métanoïa, une révolution silencieuse

Face aux colères, violences et tristesses contemporaines, qui oserait proposer des solutions autres qu’économiques, sociales ou psychologiques ? Qui oserait inviter à une métanoïa, c’est-à-dire à une révolution spirituelle ? Qui oserait rappeler la parole des Anciens : ultreïa, un « pas de plus », un « pas au-delà » des passions, des émotions, des pensées (logismoï) qui nous rongent et nous agitent ?

Pourtant, au point où nous en sommes, il n’y a peut-être plus d’autres issues ou solutions à nos impasses, et la radicalité évangélique d’Évagre le Pontique et des Thérapeutes du désert, malgré ses exigences, s’avère d’une actualité surprenante.

Ce livre s’adresse à tous ceux qui ne se résignent pas aux mécanismes de répétition érigés en destin.

On entend le bruit des chênes que l’on abat, on n’entend pas le bruit de la forêt qui pousse. Une révolution silencieuse, une apocalypse salutaire ne cesse de tout recommencer.

Étrange aventure que celle de cet ouvrage. Chaque ultreïa, ou pas de plus, fut une longue traversée… Aucun de ces logismoï, ces pathologies décrites par Évagre, ne me fut épargné. Mais plutôt que de faire un récit personnel de leurs traversées, j’ai essayé de transmettre ce que la tradition des anciens Thérapeutes, appelés aussi « Pères du désert », nous en dit pour aujourd’hui, en référence à l’Évangile qui fonde leurs expériences.

Ainsi, ce livre est devenu chemin faisant non seulement un commentaire du Praktikè d’Évagre, mais aussi un petit manuel de développement personnel et transpersonnel, un atelier d’écologie et d’écosophie intérieures. À certains moments, il est même une imitatio Christi où le Christ n’est pas considéré comme modèle à suivre de l’extérieur mais comme vraie Source de vie et de métamorphose à laisser jaillir de l’intérieur.